Beauvais : sa cathédrale inachevée
- Victor-Adolphe Malte-Brun
- 18 nov.
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L'OISE VERS 1900
Victor-Adolphe Malte-Brun
Marie-Alexis Gochet
15 x 21 cm - 106 pages
avec cartes postales anciennes
Le Moyen Age a légué à Beauvais un de ses plus somptueux édifices, la cathédrale, malheureusement inachevée.
Cet édifice occupe une partie de l’emplacement d’un temple païen, connu aujourd’hui sous le nom de la Basse-Œuvre, élevé vers le IIIe siècle, et converti ensuite en église chrétienne. Il servit d’abord de cathédrale jusqu’au Xe siècle, époque à laquelle Herbée, quatrième évêque de Beauvais, l’abandonna, et fit élever une nouvelle cathédrale sur une partie de son emplacement ; mais celle-ci fut deux fois incendiée, en 1180 et 1225. Alors l’évêque Miles de Nateuil entreprit de la faire reconstruire sur un plan beaucoup plus vaste. La voûte, à peine élevée, s’écroula à deux reprises, en 1225 et 1284.
Cinquante ans plus tard, un des plus habiles architectes du XIVe siècle, Enguerrand le Riche, reçut la mission d’achever le chœur. Ses travaux furent interrompus par les invasions anglaises, et on ne les reprit qu’en 1500.
Jean Wast, de Beauvais, et Martin Cambiche, de Paris, furent chargés de leur direction. Ils travaillèrent avec ardeur, mais ils ne purent terminer que les transepts et le premier pilier de la grande nef.
Leur œuvre eût été complétée si les sommes destinées à cette immense construction n’eussent été insuffisantes. Telle qu’elle se trouve, avec son beau chœur et ses deux transepts latéraux, la cathédrale de Beauvais est un des plus beaux monuments gothiques des XIVe et XVe siècles.
Des frises élégantes, des rosaces, des colonnes déliées, ornent les deux piliers angulaires qui s’élevèrent de chaque côté de ce portail. On monte au perron par un escalier de onze marches ; les deux vantaux de la prote sont ornés de sculptures délicates qui appartiennent au style de la renaissance, au règne de François Ier ; plusieurs des figures ont été attribuées au Primatice et à Jean Goujon.
Le portail septentrional est beaucoup moins orné. A l’intérieur on est frappé surtout de la grandeur majestueuse des proportions. Pour désigner une église parfaite on disait aux XVIIe et XVIIIe siècles : Chœur de Beauvais et nef d’Amiens. Les arcades des rosaces ont été peints, dit-on, par Jean et Nicolas Lepot ; dans la rose du sud se trouve, au milieu des saints et des prophètes, le portrait du médecin de Henri II, François Fernel. Dans l’un des bas côtés de gauche on voit le tombeau de l’évêque de Beauvais, Forbin Janson, dû au ciseau de Nicolas Coustou.



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