Moreuil, son histoire
- Alcius Ledieu
- 8 avr.
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MOREUIL ET SON CANTON - Histoire et archéologie
Alcius Ledieu
Format 14.5 x 20.5 cm
190 pages Photos et dessins N/B
ISBN 978.2.35637.017.4
Le canton tout entier est peuplé de bonnetiers, chaque village renferme des tisserands travaillant pour les maisons de Moreuil, de Villers-Bretonneux, de Rosières, principaux marchés. Depuis près de deux cents ans, cette partie de la Picardie se livre au tissage de la laine ; à la fin du XVIIe siècle, les paysans produisaient chez eux sept mille douzaines de bas d’estame, c’est-à-dire faits à la main. En 1720, des filatures s’établissaient dans le pays, pour fournir les fils de laine à Paris. La première usine digne de ce nom, pour la fabrication de la bonneterie, fut créée en 1745, non loin de Moreuil, à Plessier-Rozainvillers, village du plateau où l’on fait encore des bas élastiques et des fichus de laine et de soie.
En 1780, la bonneterie était devenue très florissante ; on évaluait à trente mille le nombre des ouvriers et ouvrières alimentant les huit mille métiers répandus dans un rayon de trente à quarante lieues.
L’invention des métiers circulaires a encore développé cette industrie. Le Santerre a abandonné la fabrication des bas, du moins celle-ci n’est-elle plus que l’accessoire : le tricot de laine, le gilet tricoté à manches et autres articles similaires sont désormais la principale production. D’après la statistique de 1890, la bonneterie de laine occupait dans la Somme, c’est-à-dire dans le Santerre, 113 établissements ; la France entière n’avait pour la bonneterie de laine ou de coton que 661 établissements, dont 159 dans la région de Troyes, centre principal. Si l’Aube est à la tête de coton, la Somme produit à elle seule plus de la moitié du tricot de laine. Les cent treize fabricants occupent ensemble 4 526 métiers, plus du cinquième des métiers à bonneterie de la France entière.
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