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L'aventure aérienne des frères Caudron

  • Fernand Poidevin
  • 15 avr.
  • 2 min de lecture

LES FRÈRES CAUDRON - Pionniers de l'aviation


Fernand Poidevin

Format 14.5 x 20.5 cm

134 pages - avec cahier-photos N/B

ISBN 978.2.35637.014.3












J’ai volé 4 ou 5 kilomètres...

Extrait de la Revue Aérienne du 25 septembre 1910 où les frères Caudron racontent leurs premiers vols :

Nous avons commencé à construire notre premier appareil en août 1908. C’était un grand biplan de 60 mètres carrés sur lequel nous devions mettre deux moteurs Farcot. Au printemps de 1909, fatigués d’attendre les moteurs nous avons fait du vol plané, traînés par un cheval, avec cet appareil, et les essais ont été réussis.Reculant devant un nouvel achat d’un moteur suffisant, nous avons décidé la construction d’un appareil plus petit, muni d’un Anzani 25 HP.

Nous commençâmes la construction le 15 juillet 1909, moi, mon frère et un menuisier très capable qui est maintenant notre chef d’atelier. Le 21 septembre, après quelques essais, je volais quatre fois 1 kilomètre en ligne droite ; le lendemain, enhardi, je volais sur la campagne et fis des courbes, mais j’étais inexpérimenté, et, par un vent un peu violent, je fis une chute de près de 20 mètres de haut. J’étais indemne, mais l’appareil en piteux état. Nous réparâmes et je recommençai.

L’appareil, en tant que planeur, était semblable à ce qu’il est maintenant, mais avec un gauchissement et avec hélice démultipliée à l’arrière.

Tout l’hiver nous avons bataillé avec notre transmission par chaîne. J’ai volé 4 ou 5 kilomètres, mais le moteur employé était trop brutal pour une transmission.

Nous avons successivement brisé ou tordu sept arbres d’hélice, sans compter les clavetages sautés et les coniques guillotinés.

Nous avons alors pris le parti de mettre le moteur à l’avant et l’hélice en prise directe. Les essais furent plus suivis et les résultats meilleurs. Au commencement d’avril, je réussis un vol de 10 kilomètres, de Romiotte à Forest-Montiers et retour. Mais les récoltes poussaient, il devenait difficile d’atterrir. Nous fîmes construire un hangar au bord de la mer. La baie de Somme et Paris-Plage sont des endroits tout à fait propices aux essais.Notre biplan est très simple.D’ailleurs, nous avons été forcés de faire simple, notre outillage consistant simplement en un établi, un étau et un porte-forêt. C’est suffisant pour construire un aéroplane, y compris l’hélice, puisque nous n’avons acheté que le moteur et les matières premières.

Voici les caractéristiques de l’appareil : Envergure : 8 mètres - Longueur : 8 mètres - Poids à vide : 205 kilogrammes - Surface portante : 22 m² - Moteur Anzani à 3 cylindres - Hélice Caudron frères à 2 pales. Diamètres : 2 m. 10 - Vitesse de rotation : 1 200 tours.

Le système d’atterrissage est sur patin. Deux roues montées fixes dépassent seulement de l’épaisseur du pneu et servent au départ. La plus grande particularité de l’appareil est dans l’emploi d’ailes souples dont l’arquée s’efface sous la poussée de l’air.C’est à cette particularité que nous attribuons le bon rendement que nous obtenons, puisque la vitesse est grande avec un moteur faible.



René dans le planeur et Gaston dans la charrette tirée par la jument "Luciole".
René dans le planeur et Gaston dans la charrette tirée par la jument "Luciole".



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